Principales Unités Paras en Indo ( 1945/1954 )

Publié le par lio21121

 

 

J'ai pris la liberté de structurer l'article, sans changer le fond, pour rendre la lecture plus facile.

J'ai utilisé l'abréviation DBP pour Dien Bien Phu.

 

 

 

1) Les principales unités.

 

a) Les premières unités.

 

Les premières unités parachutistes débarquent à Saïgon en 1945 : ce sont les béréts rouges de la demi- brigade SAS, organisée en commandos parfaitement adaptés à la guerilla qui règne alors en Cochinchine.

Elles sont renforcées en février 1947 par les 3 bataillons du lieutenant-colonel Sauvagnac :

 

- 1er Bataillon de Choc.

- I/1er RCP

- III/1er RCP

 

A partir de 1948, le corps expéditionnaire français dispose en permanence d'une réserve générale d'environ 7 bataillons parachutistes :

- 2 bataillons de légionnaires.

- 3 de coloniaux.

- 2 de métropolitains.

S'y ajouteront à partir de 1951, les unités parachutistes de l'armée vietnamienne. Ces bataillons comptent entre 300 et 500 hommes.

 

 

b) Les Bataillons Etrangers de Parachutistes (BEP).

 

Créés en Algérie en 1948, les 1er et 2e BEP vont passer plus de 6 ans en Indochine.

Le 1er BEP est engagé au Tonkin à partir de novembre 1948. Il sera anéanti dans le désastre de la RC4 en octobre 1950, avant d'être reconstitué à Hanoï, en mars 1951.

Le 2e BEP débarque à Saïgon en février 1949 et intervient dans toute l'Indochine. Après la bataille de la RC4, il est déployé au Tonkin, où il participe avec le 1er BEP à toutes les grandes opérations du corps expéditionnaire. Les 2 unités disparaîtront ensemble à Dien Bien Phu, en mai 1954.

 

 

 c) Les Bataillons coloniaux.

 

Appelés successivement GCCP, BCCP et BPC, les bataillons coloniaux de commandos parachutistes vont se succéder en Indochine. Contrairement aux BEP, les bataillons coloniaux arrivent de Bretagne en unité constituée, pour un séjour de deux ans. Ce système a des défauts : certes ils sont plus homogènes, mais ils nécessitent davantage de temps pour s'habituer

au pays.

 

Le 2e et 5e bataillon font un premier séjour en Cochinchine et en Annam en 1948-49, et un second au Tonkin, en 1951-53.

 

Les 1er et 6e bataillons font également deux séjours : 1949-51 et 1953-54.

 

Le 3e bataillon sera anéanti en 1950 sur la RC4, est recrée en 1951 et transféré à l'armée vietnamienne, en tant que 5e BPVN (Bataillon para vietnamiens, commandant Botella.), en août 1953.

 

Le 7e bataillon, après un premier séjour en 1950-52, revint en Indochine juste avant la chute de Dien Bien Phu.

 

Le 8e BPC, le seul crée en Indochine, y combattit de 1951 à 1954 et devient le 8e Bataillon Parachutiste de Choc en 1953.

 

A l'exception des 2e, 5e et 7e bataillons, tous disparurent à DBP.

 

 

d) Les unités métropolitaines.

 

Elles étaient représentées par le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (bataillons I et III, puis II), présent en Indochine de 1947 à 1949, qui participa notamment aux offensives au Tonkin de l'automne 1947 au cours des opérations Léa et Ceinture.

Par ailleurs, le 10e Bataillon parachutiste de chasseurs à pied (10eBPCP), constitué au Maroc en 1947, fut envoyé en Indochine en 1950. Engagé au Tonkin, il participa à la bataille de Vinh Yen, en janvier 1951 et à celle de Nghia Lo en octobre. Il fut dissous et transféré à l'Armée Vietmanienne en août 1952 sous le nom de 3e BPVN.

Enfin, le 10e bataillon de parachutistes coloniaux fut rebaptisé II/1er RCP (Commandant Bréchignac en 1953) afin que les parachutistes métropolitains fussent toujours représentés en Indochine. Il combattit au Tonkin de 1952 à 1954 et disparut à DBP.

 

 

e) Les compagnies indochinoises parachutistes.

 

Pour compenser les pertes dans les unités parachutistes françaises, les premières compagnies indochinoises parachutistes (CIP) furent créées à partir de 1948. En 1951, le général de Lattre ordonna le jaunissement de tous les bataillons parachutistes par ajout d'une compagnie vietnamienne. Pararllèlement, l'armée vietnamienne créa 4 bataillons de parachutistes :

 

- le 1er BPVN en 1951.

- le 3e BPVN en 1952 par transfert du 10e BPCP.

- le 5e BPVN par transfert du 3e BPC, en 1953.

- le 7e BPVN en 1953.

- le 6e BPVN en 1954.

 

Il y eut également un bataillon khmer, ainsi qu'un bataillon laotien, qui se désintégra à Sam Neua lors de l'invasion du Laos en 1953.

 

 

 2) Les opérations

 

Au début de la guerre, les parachutistes étaient essentiellement employés

dans des opérations de dégagement des postes.

Le Corps Expéditionnaire français contrôlait en effet le pays par un réseau de petits postes répartis dans les villages d'Indochine, tenus par un sous-officier européen et une section autochtone.

 

Lorsqu'ils étaient menacés par la guérilla, une compagnie de parachutistes était larguée sur le poste. Cette stratégie rappelait la stratégie défensive de Rome sous le Bas-Empire, les postes jouant le rôle de limitanei, et les parachutistes celui des légions palatines.

 

Jusqu'au printemps 1950, un bataillon de parachutistes suffisait à mettre en fuite une division vietminh : à Nghia Do, près de la Lao Kay, en février 1950, le 5e BPCP (Commandant Romain-Desfossés) repoussa l'attaque de la division 308.

 

A Dong Khé, assailli par cette même division en mai 1950, le 3e BCCP reprit le poste aux Viets en une demi-heure avec l'appui aérien de 24 P-63 Kingcobra.

 

Après le désastre de la RC4, dans lequel disparurent le 1er BEP et le 3e BCCP, les parachutistes furent engagés avec plus de circonspection dans ces opérations de reprise de poste. Il fallut l'intervention de 3 bataillons (2e BEP, 8eBPC et 10e BPCP) à Nghia Lo en Haute Région en octobre 1951 pour repousser l'offensive de la division 312.

 

En octobre 1952, le parachutage du 6e BPC à Tu Lé pour défendre Nghia Lo fut la dernière tentative de ce genre.

Il est vrai qu'avec 3 divisions en face de lui, le bataillon du commandant Bigeard n'avait aucune chance et dut se replier sur la Rivière Noire en abandonnant ses blessés.

 

 

a) Changement de stratégie, 1947-1950.

 

Durant ces 3 ans, le corps expéditionnaire réoccupa le territoire par des opérations offensives dans toute l'Indochine. Les parachutistes étaient largués sur l'objectif, où ils attendaient les unités mobiles qui arrivaient par la route.

Cette tactique permettait de surprendre l'ennemi et d'éviter qu'il ne se renforce pendant la progression toujours très lente de l'infanterie.

Elle fut employée lors des opérations Léa et Ceinture (attaque du réduit vietminh au Tonkin), dans lesquelles le gouvernement vietminh failli être capturé par las paras du colonel Sauvagnac.

En novembre 1951, l'offensive de Lattre sur Hoa Binh (opération Tulipe) fut lancée par le largage du 1er BEP, du 2e BPC et du 7e BPC sur le pays muong.

 

 

b) La montée en puissance du vietminh, à partir de 1950.

 

La montée en puissance du vietminh permit à celui-ci de résister aux unités mobiles françaises. Les bataillons de parachutistes furent alors employés comme infanterie dans les opérations terrestres, souvent comme "fer de lance" des groupes mobiles.

Sur la RC4, en octobre 1950, la colonne Lepage était renforcée par le 1er BEP, dont les contre-attaques ne suffirent pas à le sauver de la destruction.

A Vinh Yen, en janvier 1951, chaque groupe mobile avait été renforcé par un bataillon parachutiste :

 

- le 1er GCCP au GM3.

- le 10e BPCP au GM1.

- le 7e GCCP au GM2.

 

 

 

Fin 1951, pour maintenir le ravitaillement de Hoa Binh, les deux BEP, le 1er BPC, le 5e BPC et le 1er BPVN furent engagés comme infanterie sur la Rivière Noire.

C'est également un groupement parachutiste qui rouvre la RC6 avant l'évacuation d'Hoa Binh. Les parachutistes furent par ailleurs engagés dans toutes les opérations du nettoyage du delta.

 

 

3) Les bases aéro-terrestres.

 

A partir d'octobre 1952, le déplacement de la guerre vers la Haute-Région, pousse le commandement français à développer la stratégie des bases aéroterrestres, de véritables camps retranchés au milieu de la jungle montagneuse, ravitaillés et renforcés par avion. Ce sont Na San, la Plaine des Jarres, Luang Prabang, Seno, et finalement DBP.

 

Les C-47 Dakota qui ont remplacé les JU-52 ont amélioré les capacités de transport du corps expéditionnaires. Les nouveaux C-119 Flying Boxcar permettent même de transporter des chars, de l'artillerie lourde et des bulldozers. Ces bases sont défendues par des groupes mobiles, les parachutistes servant de réserves de contre-attaque.

 

Ainsi à Na San, en décembre 1952, ce sont les parachutistes du groupement Ducourneau (1er BEP, 2eBEP, et 3e BPC) qui reprennent les points d'appuis pris d'assaut par l'infanterie de Giap. C'est le même groupement qui arrête l'offensive vietminh vers la Plaine des Jarres au printemps 1953.

Lors de l'invasion du Moyen Laos par la division 325, en janvier 1954, on envoie 5 bataillons sur la base aérienne de Seno :

 

- 3e BPVN.

- II/1er RCP.

- 2e BEP (Commandant Bloch)

- 1er BPC (Capitaine de Bazin de Bezon).

- 6e BPC (Commandant Bigeard)

 

Avex 2 GM, ils arrêtent les Viets et reprennent le terrain perdu. Mais Giap se prépare pour une grande bataille plus au nord, à DBP.

 

4) Dien Bien Phu.

 

La bataille de DBP fut certainement "The finest hour" des parachutistes en Indochine. Les deux groupements aéroportés (GAP 1 et 2), en tout 6 bataillons sont largués sur la ville en novembre 1953 :

- 1er, 6e et 8e BPC.

- II/1 RCP.

- 5e BPVN.

- 1er BEP.

 

Source : Vae Victis n°70, septembre-octobre 2006, Les paras en Indochine, article d'Olivier Clementin, p.30 et 39.

 

Publié dans INDOCHINE

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E
<br /> <br /> Un grand merci Lionel pour les informations concernant les principales unités parachutistes engagées en Indochine  entre 1945 et 1954 dont le 7ème BPC .Mon père Roger DRUART à combattu en<br /> Novembre 1951 à l'offensive De Lattre  sur Hoa Binh (l'opération tulipe) avec grand nombre de ses camarades sur le pays muong.Il a été blessé trois fois lors des offensives en Indochine.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Bonsoir Eric<br /> <br /> <br /> Avec beaucoup de retard et je m'en excuse, il me faut vérifier si mon Ami ancien du 7ème BPC était en Indo à cette période et s'il connaît votre Papa<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />